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ETUDE DE CAS 2

Emmanuelle

Mar 15, 2025

EXPÉRIENCE:Sensibilisation à la diversité culturelle et de genre.
CONTEXTE:Formation en présentiel: onboarding des nouveaux bénévoles.
PUBLIC:5 jeunes entre 24 et 31 ans.
OBJECTIF:Evaluer le niveau de diversité du formateur et des apprenant-es afin de mettre en place des pistes de réflexions inclusives.
OUTILS:Questionnaire et tableau d’évaluation individuel.
RÉSULTATS: Grâce au questionnaire et au tableau d’évaluation, il est possible d’avoir une première vue d’ensemble du niveau de sensibilité du groupe quant aux thématiques de D&I.

DEROULEMENT

Lors de l’animation d’un atelier d’entraide numérique en présentiel, les participants sont 5 et les niveaux de compétences, l’age (25 ans à 80 ans), les origines (vaudois ou d’autres cantons suisses, immigrés, enfants d’immigrés), les formations, ainsi que les objectifs des apprenant·es sont différents. L’auto-dénigrement est néfaste pour les apprenant·es sur deux points : d’abord il ralenti l’apprentissage en générant de la dépression, ensuite il est souvent utilisé comme moyen de fuite, afin d’éviter d’affronter le changement. Le but, ici, est d’utiliser le partage d’expériences de plusieurs apprenant·es pour varier le points de vue de l’apprenant cible sur ce qu’il considère comme insurmontable.

EVALUATION

L’apprenante-cible (femme, plus de 65 ans), pense qu’elle n’arrivera jamais à réaliser l’objectif pédagogique de l’exercice. « En informatique, de toute façons, je n’y comprend rien. C’est un truc de jeune, les ordinateurs ». En tant que formateur, je me vois dans un impasse : cette réponse est destinée à éviter un échec de l’exercice et à ne pas continuer l’apprentissage. Ce que l’apprenante-cible considère comme source de tout ses problèmes, c’est son âge et non son statut d’apprenante. Il faut bloquer ce comportement rapidement, avant que cela ne devienne une stratégie d’évitement. Le meilleur moyen est de se tourner vers d’autres apprenant·es et de leur poser une question générale sur l’objectif pédagogique. Plusieurs apprenant·es prennent la parole. Plusieur·es admettent ne pas connaître l’objectif pédagogique et d’autres le connaissent. Un apprenant (homme, 25-30 ans) raconte alors comment il a « galéré la première fois qu’il a dû s’y mettre ». Après ce moment de partage, je prends la parole pour expliquer (une nouvelle fois pour l’apprenante-cible) l’objectif pédagogique et pour remettre l’exercice sur les rails. L’apprenante cible remarque qu’elle n’est pas la seule à prendre des notes.

RÉSULTATS

Les préjugés que l’apprenante-cible avait sur son âge ont sûrement été utilisés de nombreuses fois comme stratégie d’évitement. En s’auto-critiquant sur quelque chose qui ne peut pas être changer l’apprenante-cible profite d’une sorte d’immunité face à l’échec, mais ce faisant, elle dénigre sa propre perception d’elle-même et freine ses capacités cognitives par dépression. Si l’apprenante-cible avait été entourée de personnes du même âge, cette stratégie aurait pu continuer de fonctionner longtemps. Par contre en étant exposée aux expériences et retours des apprenants ne partageant pas son profil, elle peut découvrir par elle-même que cette stratègie ne tient pas. L’apprenante-cible ayant repris confiance en elle, nous avons pu continuer les exercices vers son objectif, d’apprentissage. L A DIVERSITÉ COMME MOTEUR PLUTÔT QUE FREIN – 10Plus tard, devant un autre exercice, elle ré-utilisera cette stratégie, mais s’auto-corrigera d’elle-même. L’expérience est considérée comme un succès. L’exposition à une diversité d’âge et d’expérience a permis aux apprenant·es de construire un esprit plus ouvert et plus propice à l’apprentissage.

OUTILS ET BONNES PRATIQUES

  • Écoute active envers les apprenant·es.
  • Prendre du temps pour les expériences de vies dans le cours, elles vont permettre d’arracher les préjugés à la racine.
  • Prendre garde à des comportements répétés, principalement ceux de jugement de la personne.
  • Rester attentif aux disponibilités/difficultés des apprenants (sans pour autant devenir leur baby-sitter).
  • Prendre l’habitude de corriger les formulation à problèmes.