Selon plusieurs sources2, la notion de “diversité, équité et inclusion ” a commencé a être abordée dans le monde anglo-saxon il y a une 20aine d’années, au tournant du millénaire et en particulier dans les sphères académiques, or ce n’est que depuis quelques années que ces termes ont le vent en poupe, notamment dans le milieu professionel : il n’y a désormais plus une seule grande entreprise qui ne mette pas en avant sa politique institutionnelle de D&I, au risque de passer pour rétrograde. Dans le domaine de la formation et de l’enseignement, l’idée a aussi fait son chemin, en partant du principe que mettre tous les apprenant·es dans la même case simplifie certes la tâche du formateur puisque cela exige moins d’efforts d’adaptation mais reste risqué lorsqu’il s’agit d’atteindre des objectifs d’apprentissage égalitaires. De nos jours, le principe de la “ taille unique ” ou One size fits all est clairement devenu une pratique démodée qui a démontré ses limites et les dégats causés3. Modifier sa méthodologie afin d’assurer l’assimilation des contenus par tou·te·s, demande un investissement plus conséquent mais entraîne un véritable état d’esprit qui porte ses fruits sur le long terme, au service d’une meilleure adhésion du groupe et surtout d’un apprentissage inclusif. Mais quelle est la différence entre la diversité et l’inclusion ?
- La diversité consiste à apprécier les différences entre les personnes, elle désigne l’ensemble des différences qui rend chaque personne unique, en tenant compte de facteurs tels que son ethnie, son origine, son sexe, son genre, sa sexualité, son handicap, sa religion, sa nationalité, son âge ou encore son niveau d’éducation.
- L’inclusion honore la diversité et a pour objectif de tirer parti de ces différences dans un but collectif. Elle veille à ce que chacun·e ait un endroit où se sentir accepté. L’inclusion vise un sentiment d’appartenance et résulte souvent de pratiques et de valeurs inclusives appliquées par un groupe ou une organisation.
Une pédagogie fondée sur ces notions encourage la diversité, permet de la faire vivre et de lui donner un sens, ce qui requiert donc une approche adaptée. Si on veut comprendre la voix des apprenant·es, il est impératif de reconnaître et comprendre la nôtre d’abord : en d’autres termes, les expériences accumulées au cours de notre histoire personnelle et sociale sont importantes pour développer une bonne relation avec les apprenant·es. Si nous ignorons ces dimensions, nous pouvons inconsciemment contribuer à créer une dynamique de groupe déconnectée de la réalité, voire exclusive. Cela signifie donc que chacun·e peut contribuer par son authenticité à renforcer le groupe, c’est pourquoi la diversité et l’inclusion consistent à mettre en place une vision, une stratégie et des pratiques pragmatiques qui créent un environnement plus propice à l’apprentissage, sans pour autant bouleverser radicalement l’enseignement, selon ce que l’Organisation internationale du travail qualifie “d’aménagement raisonable”.[2] Réseau ÉdCan : Repenser le système éducatif pour plus d’équité, de diversité et d’inclusion : un pari possible ?
[3] Unesco : Inclusion et éducation – 2020 GEM Report – https://gem-report-2020.unesco.org/fr/thematique/