Nous avons tou-tes des biais cognitifs10 à propos de certains types de personnes ou de groupes sociaux et ces préjugés découlent de notre tendance naturelle à organiser notre entourage en les catégorisant: nous invoquons inconsciemment des raccourcis mentaux afin de décider, ce qui nous permet d’évaluer rapidement une situation. Or ces préjugés inconscients sont souvent fondés sur des stéréotypes qui parasitent aussi nos pensées ou déforment notre appréciation de la réalité. Par extension, nous partons du principe qu’en se comparant aux autres, certains biais cognitifs peuvent créer aussi un sentiment de posture privilégiée. Les privilèges sont souvent des avantages dont peut bénéficier un groupe appartenant à une certaine catégorie de personnes, par opposition à un droit accessible à tou-tes. Souvent si l’on n’a pas à y réfléchir, c’est déjà un privilège : par exemple, conduire peut être envisagé comme un privilège alors que voter est un droit. La prise de conscience de ces privilèges ne doit pas forcément être considérée comme un avantage, une tare ou une source de culpabilité, mais plutôt comme une opportunité d’apprendre et de se responsabiliser afin d’œuvrer pour un monde plus juste et inclusif. Notre hypothèse de travail stipule qu’en améliorant la sensibilisation et la prise de conscience des formateurs·trices et apprenant·es par rapport à ces thématiques, nous partons du principe que la matière enseignée sera dès lors plus accessible. Voici trois études de cas réalisées dans des contextes et modalités différentes dans lesquelles nous avons testé et mis en pratique des outils, des exercices ou des approches exploratoires afin de voir si la théorie correspond à la pratique.
[10] Amos Tversky and Daniel Kahneman (1981): The Framing of Decisions and the Psychology of Choice